Mir2.jpg (8565 octets)Le grand plongeon de Mir


    Le compte à rebours à commencé. Dans quelques
mois, Mir ne sera plus qu'un beau souvenir. Incendies, collisions, rencontres au sommet entre astronautes ...la STATION ORBITALE, qui a défrayé la chronique, va finir dans l'océan.
Mais comment fait -on DESCENDRE un mastodonte de 130t sur terre?

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    Seule une station orbitale comme Mir permet d'apprendre à vivre dans l'espace, en prévision de voyages futurs. Beaucoup d'experts estiment que faire des tours et des galipettes autour de la terre ne sert plus à grand-chose, aujourd'hui, et que ce grand "manège" cosmique coûte cher.

Alors pourquoi l'éliminer?
    Une question reste. Pourquoi se débarrasser à tout prix de Mir? Les Américains ont demandé aux Russes d'éliminer Mir le plus vite possible. Ils veulent que les Russes concentrent leurs ressources sur la nouvelle station spatiale internationale (l'ISS)  dont le programme est déjà en retard de plusieurs années... Ils savent que les Russes n'ont pas les moyens financiers de gérer deux stations à la fois.

    Pendant que ça discute, toutes les équipes d' ingénieurs et de techniciens s'impatientent.  L'ISS devait coûter 17 milliards de dollars. Elle coûtera au minimum 24 milliards de dollars( soit le prix d'un bon gros tunnel sous la manche).

Pourquoi envoyer Mir par le fond? Pourquoi ne pas simplement la laisser flotter dans l'espace comme tant d'autres déchets spatiaux (bouts de fusée, panneaux solaires, vieux satellites etc...)?
    La principale raison tient à la sécurité. La future station spatiale internationale occupera grosso modo la même orbite que Mir ( 51.6° de latitude par rapport à l'équateur). Le risque de collision est très faible. Mais on ne peut abandonner la station sur cette orbite sans contrôle (on ignorerait alors le moment et l'endroit d'un possible télescopage).

Le scénario du crash:
    L'astuce consiste d'abord à faire descendre ce monstre de 130t sur une orbite plus basse. Le processus est en marche. Actuellement, Mir n'est plus qu'à 360km de la terre, au lieu de 390km, son orbite habituelle. D'ici 8 à 9 mois, la station sera descendue plus bas encore, à 300km d'altitude, freinée par deux vaisseaux progress, ces petits cargos spatiaux qui apportent vivres et carburant à ses habitants. Mir volera alors à près de 28000km par heure.


   
Le scénario du crash?
Imaginez que Mir soit un caillou plat et que les hautes couches de l'atmosphère forment une surface comme celle d'un lac. Ca vous rappelle quelque chose?
Plus le caillou tape bien à l'horizontale la surface, plus il a de chances de faire des ricochets et donc de ne pas couler. Si on veut couler le caillou, il faut faire deux choses:
           
soit le lancer moins fort( moins vite),
            soit le lancer plus verticalement.

    Dans le premier cas, il ne rebondit pas car la vitesse est assez faible. Dans le second, c'est l'angle d'attaque qui est assez grand, et quelle que soit la vitesse du caillou, il pénètre dans l'eau.
Pour Mir, c'est à peu près la même histoire. Il faut freiner la station pour qu'elle rentre avec un bon angle dans les couches de l'atmosphère et n'aille pas rebondir ailleurs.
Le frein?
    Un dernier vaisseau Progress, cargo automatique qui peut servir de ralentisseur spatial. Bourré d'ergol ( le carburant des fusées) et amarré à Mir, il la poussera dans le sens inverse de sa course. Un peu comme si une locomotive rattrapait des wagons lancés à vive allure, passait devant et freinait pour les arrêter. Mir ne s'arrête pas, mais sa vitesse sera trop faible pour rester en orbite, et elle plongera comme une météorite. Direction l'océan Pacifique. Affolement des mouettes prévisible au large de la nouvelle- Zélande, lieu de la chute probable.
Mir brûlera à 95 % en rentrant dans l' atmosphère. Seule une boule de métal récalcitrante de 5 à 6 t et quelques gros fragments devraient atteindre la surface de l'eau.      

 

D'après SV Junior et Alexandre et Pascal.

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